La genèse de cet article s’est faite autour d’une discussion que j’ai eue durant le Tour du Mont Blanc avec une lycéenne désireuse de faire médecine. Quoi de plus approprié pour un blog nommé « Rando Médicale » ? J’ai donc accepté de poser par écrit ces quelques pensées vagabondes qui pourraient peut-être vous éclairer durant ce long périple que constitue l’Externat.
En plein cœur des Alpes donc, cette lycéenne me questionnait sur la meilleure façon de gérer les études de médecine.
Bien qu’ayant été suffisamment bien classée pour avoir la spécialité que je souhaitais, je n’aurais pas la prétention de vous partager une énième méthode de travail efficiente. Mon parcours d’externat fut bien trop erratique et fastidieux. Je plaisante souvent avec les Externes sur le fait qu’en 5e année d’Internat, je n’ai toujours pas vu ni fiché un nombre certain d’items des ECNs …
Je souhaiterais plutôt vous parler des « à-côtés » de médecine. Toutes ces passions, ces envies, ces projets qui nous définissent et qu’il est tellement facile d’abandonner durant ce long marathon qu’est l’Externat, par peur et culpabilité de ne pas en faire suffisamment pour la réussite du Concours.
Cependant, trois années (voire plus) de bachotage acharné et quelque peu absurde – disons-le – constituent une charge mentale et émotionnelle très importante. Il est donc indispensable à mon sens de réfléchir bien en amont à ce qui est essentiel à votre équilibre de vie. Votre famille, vos amis, la pratique d’un sport, d’un instrument de musique, faire partie d’un club de lecture, de photographie ou que sais-je. Votre plus grand challenge sera de vous organiser de la façon la plus efficace possible afin de vous octroyer régulièrement un temps incompressible … juste pour vous. Loin d’une quelconque forme de culpabilité ou de frustration. L’objectif étant de maintenir cet équilibre parfois fragile.
Créer une telle dynamique le plus tôt possible vous servira également pour votre Internat. Ce dernier constitue un univers totalement différent – bien plus enrichissant que l’Externat – mais qui comporte ses propres difficultés et écueils à éviter. Il est tellement aisé de se faire happer par la charge de travail, les responsabilités, la fatigue. Si nous ne restons pas vigilants, nous finissons par voir le quotidien uniquement à travers le prisme de la médecine ; oubliant ce qui nous nourrit humainement et intellectuellement à côté. L’important est de garder l’esprit ouvert, cultiver sa curiosité vis-à-vis du monde qui nous entoure et ne pas sombrer dans cette image peu engageante d’un hamster pédalant inexorablement dans sa roue.
Je souhaiterais terminer cet article par là où il a débuté ; à savoir le voyage. Gardez à l’esprit que tout au long de vos études, vous aurez la possibilité de partir. Un Erasmus en 2e ou 3e année de Médecine, un stage d’été durant l’Externat, un Inter-CHU durant l’Internat, un Fellowship en post-Internat. Si cette envie germe dans votre esprit, ne la laissez pas pourrir ! Anticipez, contactez les bonnes personnes et surtout soyez têtus et persévérants dans vos projets malgré tout ce qu’on pourra vous dire !
La Médecine est un Mont Blanc dont il est difficile d’en faire le tour mais elle regorge de possibilités et de découvertes !
– Lea Gioanni –
