Le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2022 comprend une réforme de l’accès aux soins en ophtalmologie. L’article 42 prévoit de confier aux orthoptistes la première prescription des lunettes sans contrôle par un ophtalmologiste. Cela constitue un danger pour la santé des yeux des français.
Dans quelques jours le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 doit être voté. Il comprend notamment un article dangereux pour l’avenir de la santé visuelle des Français. En effet, l’article 42 prévoit un accès à la primo prescription des lunettes par les orthoptistes sans contrôle médical par un ophtalmologiste ainsi que l’autorisation des orthoptistes à dépister les troubles visuels de l’enfant sans contrôle médical préalable.
Pour rappel une orthoptiste obtient son diplôme après uniquement 3 années de formation axée essentiellement sur les principes de rééducation des troubles visuels. Aucune formation n’est prévue sur le dépistage des pathologies oculaire ni l’examen ophtalmologique.
Nous disposons en France du système de soins en ophtalmologie parmi les plus performant et sécurisé du monde. Un chiffre marquant est le taux de la population sous traitement antiglaucomateux (pathologie asymptomatique dépisté par les ophtalmologistes en France à chaque consultation), il est de 2,2% en France contre 0,9% en Angleterre ou 1% en Allemagne. La prévalence de la maladie est estimée à 3% de la population dans les pays d’Europe. En France, c’est grâce au dépistage systématique des pathologies oculaires avant une première prescription de correction optique que le dépistage du glaucome est plus efficients que dans nos pays voisins. Par rapport à l’Angleterre se sont environ 800 000 cas d’atteinte irréversible du champ visuel que l’on prévient grâce à notre système de soins basé sur le passage de tout patient par un médecin ophtalmologiste avant une première prescription de lunettes.
Un très grand nombre de pathologies ophtalmologiques très graves ne se manifestent pas par une baisse de vision en premier mais doivent être dépistées par un examen ophtalmologique de routine (entretien médical, examen du nerf optique…). Par ailleurs, l’ophtalmologiste se retrouve dans un nombre non négligeable de situation à poser en premier le diagnostic d’une maladie systémique (découverte de diabète de type II, de pathologies inflammatoires ou même de cancer).
Cette loi si elle était votée aurait donc pour impact :
- Une diminution de la qualité de dépistage des pathologies ophtalmologiques
- Une multiplication des situations de perte de chance (pathologies diagnostiqués plus tardivement avec conséquences irréversibles)
- Une diminution de la qualité des soins visuels (ce n’est pas pareil d’être pris en charge par une équipe comprenant un médecin spécialisé en ophtalmologie ayant fait 12 années d’études ou d’être pris en charge par une orthoptiste formée en 3 ans et salariée d’un centre de santé dont le fonctionnement et les conflits d’intérêts peuvent être opaques.
Aujourd’hui l’ensemble de la profession (professeurs universitaires, médecin libéraux, internes) essayent de faire entendre leurs voix pour stopper la réforme.
Nous avons besoin d’aide pour alerter la population.
Une pétition lancé par l’association nationale des jeunes ophtalmologiste est en cours : https://www.change.org/p/citoyens-francais-responsables-ouvrez-et-sauvez-vos-yeux-projet-de-loi-à-l-encontre-de-votre-santé-visuelle
Contact presse : gabrielhallali@gmail.com 0695963319
En espérant que notre action protégera la santé des yeux de chacun.
