
En ce matin de rentrée en troisième année de médecine, il est si difficile d’ouvrir les yeux. Il ne faut pas traîner sous peine de se rendormir. Sous des draps bien chaud, on aimerait prolonger la fête de la deuxième année.
Pourquoi au juste avoir mis un réveil aussi tôt ? Dans un coin de sa tête on se dit que ce guide est fou de nous parler déjà de la réforme et des examens. A trop réfléchir, on pourrait même regretter de s’être lancé dans cette randonnée. Mais l’heure n’est plus au doute, là-bas, à quatre année de marche, le sommet. Seul point de passage vers l’internat, mieux vaut le passer dans les meilleurs conditions pour choisir la suite du parcours de sa vie.
Autour, le refuge s’agite, chacun se lève et enfile ses chaussures, l’heure n’est plus aux questions mais au petit café. Bien fort et corsé il permet de se concentrer autour du guide qui commence à expliquer les différentes étapes.
Etape 1 : Examen dématérialisé national (EDN)
Les anciens partaient pour les ECNi directement. Cette fois, le guide insiste, l’acronyme à changer et le chemin aussi. L’EDN ne sera qu’une étape en 5 ème année. Cette étape sera suivie de deux autres : celle des examens cliniques objectifs structurés (ECOS) et celle l’examen du parcours (EDP). Il ne faudra pas se tromper de balisage et emprunter les anciens chemin. Le parcours de la grande randonnée vers l’internat a été chamboulé par les nouvelles lois. D’où le départ dès la troisième année.
La première étape est prévue pour la fin de la cinquième année. L’examen sera composé d’une multitude de petits dossiers. Théoriquement les questions ne porteront que sur des connaissances de rang A et de rang B. Les connaissances de rang A ont été défini par les collèges d’enseignants. Ce sont des connaissances indispensables à chaque médecin. Pour être autorisé à continuer le parcours vers l’internat il faudra valider au moins 60% ou 75% des questions (note minimale entre 12 et 14/20). Les étudiants ne validant pas ne pourront pas continuer le parcours.
En pratique, nous avons pu voir des exemples de dossiers qui seront mis dans la base de données de l’examen. Il s’agit de dossiers cours (5 à 7 QCMs) portant sur des questions de prise en charge clinique. (2 QCMs de sémiologie / 1 d’anatomie ou de physiopathologie / 2 à 4 de prise en charge du patient)
Étape 2 – ECOS
Une fois le premier col EDN passé, le pic des ECOS se dressera devant vous.
Nous avons eu la chance d’assister à des séances de formation aux ECOS pour les chefs de clinique. Pour l’instant l’idée est d’évaluer les compétences cliniques des étudiants. En pratique, un parcours composé de plusieurs ateliers sera créé. A chaque étape un jury de deux médecins ( un de sa faculté et un autre d’une autre faculté ) présente à l’étudiant une situation clinique et évalue sa capacité à faire le bon diagnostic, initier la bonne prise en charge et communiquer avec le patient. Certaines facultés parlent même de faire venir jouer des acteurs pour simuler des patients. Il faudra donc devant le jury faire preuve de sens clinique, trouver les mots justes et sortir les bons mots clés… Les étudiants attendront dans une salle par ordre de passage puis seront réunis dans une salle à la fin de leur parcours sans possibilité de communiquer avec les étudiants n’ayant pas encore fait l’examen.
Étape 3 : Évaluation du parcours et Big matching
A la fin de la sixième année, 42 classements différents des étudiants seront proposés. Chaque collège d’enseignement attribuera des pondérations différentes aux questions et jugera si certains parcours méritent une pondération particulière (double cursus; double diplôme; engagement associatif; travail en tant qu’aide opératoire ; stages effectués ; évaluation de stage ?…
Ainsi la grande randonnée se terminera avec une décision du Grand Algorithme ( fonctionnement totalement opaque pour l’instant…) Qui attribuera un poste d’interne selon les voeux et les classements et les différentes pondération…
Tout en discutant avec le guide, vous voyez les premiers rayons du soleil poindrent à l’horizon. Il est temps de prendre son bâton de marche et de débuter sa randonnée. Dès la troisième année il faut commencer à débroussailler le parcours et avancer vers le poste de ses rêves. Même si on change d’avis sur la spécialité ou la ville au dernier moment, il faut se donner toutes les chances d’avoir le choix.
Courage et persévérance
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