L’entêtement du pouvoir pour maintenir les municipales malgré le #coronavirus me rappelle un épisode de l’histoire de France pas souvent enseigné ou connu si ce n’est pour le département concerné (la Martinique) ou par les géologues : l’éruption de la montagne Pelée.
Cela se passe en 1902, et c’est l’éruption volcanique la plus meurtrière du XXème siècle en France. Elle a duré plusieurs semaines mais sa nuée ardente du 8 mai reste célèbre pour avoir en quelques minutes : entièrement détruit la plus grande ville de l’île Saint Pierre.
1/5e de la population a été exterminée ; 30 000 personnes qui étaient restées dans la ville, une partie contrainte par les autorités. L’éruption est une référence de ce qu’il ne faut pas faire quand on court un danger « naturel » imminent.
Au mont Pelée, le gouvernement n’a pas pris les précautions élémentaires ; ici l’évacuation de la ville et de ces alentours au vue du risque d’erruption. La leçon a été retenu en Martinique, l’éruption de 1929 et de 1932 n’ont pas fait de victimes.
Saint Pierre était une ville surnommée «Petit Paris des Antilles» et avait une cathédrale un théâtre une prison un hôpital une chambre de commerce des consulats un journal un port. Du 22 au 30 avril 1902 une série d’évènements donne quelques. signaux d’alarmes : séismes, grondements soudain, nuages de cendres, ruptures de câbles… Du 2 mai au 8 mai c’est une accumulation d’évènements intenses. Il y a quelques victimes le 2 mai lors d’une coulée de magma. Puis un calme apparent s’installe : un bloc de pierre bloque la cheminée du volcan et le dégazage de celui-ci.
Tout ces évènements ne provoquent pas d’évacuation. Pourquoi : ils se produisent en pleine campagne électorale, entre le 1er et le 2nd tour des législatives.
Le journal « Les Colonies » décide de ne pas publier son article alarmant le 2 mai. Puis le 3 mai le gouverneur Louis Mouttet ordonne à la troupe d’être en état d’alerte et de maintenir l’ordre.
Les départs d’habitants sont même refoulés par la troupe sur la route de Fort-de-France ; les bateaux ont pour consigne de ne pas appareiller. Le 7 mai le dernier numéro du journal est consacré aux élections. Un avis « scientifique » se veut rassurant.
Le 7 mai, le gouverneur et son épouse reviennent en ville pour rassurer. Le capitane d’un navire napolitain Orsolina malgré les menaces d’arrestations par les douaniers décide de partir. Il répliqua même : « Qui me les appliquera vos sanctions, demain vous serez tous morts ».
Le jeudi 8 mai une explosion se produit ; à 7h52 la ville est rasée en 2min, les navires ancrés prennent feu. 30 000 personnes meurent. Le 2nd tour des élections n’aura jamais lieu.
Marguerite Yourcenar écrivait : « Le coup d’Œil sur l’Histoire, le recul vers une période passée ou, comme aurait dit Racine, vers un pays éloigné, vs donne des perspectives sur votre époque et vs permet d’y penser davantage, d’y voir davantage les problèmes qui sont les mêmes ou les problèmes qui diffèrent ou les solutions à y apporter ».
Il est difficile de prévoir l’avenir. Peut-être que l’on s’inquiète outre mesure, que les médias sont trop alarmistes. Mais, les pays autour de nous adoptent des mesures beaucoup plus strictes. Certains choix politiques actuels vont à l’encontre du bon sens. Soyons cohérents avant tout.
Alors, dimanche, on va voter ?