
Une cordée pour survivre…
» – Personne n’atteint un sommet tout seul ! »
Le regard sérieux, mon guide de haute montagne nous interpella sur un ton grave. Il s’assit à la table où nous préparions nos sacs à dos et nous parla de tous les dangers de la randonnée que nous allions entreprendre. Crevasses, blocs de glace instables, bourrasques de vent : un glacier est un milieu hostile, un peu comme une année de préparation à un concours. Une fois là-haut, l’arme la plus efficace contre tous ces dangers est la cordée. Une cordée est une solide corde en nylon qui relie les randonneurs l’un à l’autre pendant toute l’ascension. Si l’un des membres de la cordée vient à être piégé par la montagne, sa cordée peut le secourir. Chacun est responsable du morceau de corde qui le relie aux autres : chacun est responsable de la cordée.
Ce n’est qu’à plusieurs que l’on peut atteindre un sommet.
La préparation à l’internat est un chemin difficile et hostile. Certes il n’y a pas de glace, pas de crevasses, le vent ne peut se cogner que contre les vitres épaisses de la bibliothèque. Mais, combien de moments de détresse ? De découragements face à un concours blancs ratés ? De pièges tendus de tous les côtés ?
C’est pour ces raisons que nous pensons qu’il est indispensable de créer sa cordée, son groupe d’ami indissociable, qui restera solidaire tout le long du parcours.

L’idéal est de trouver des personnes dans sa promo avec un peu près le même niveau et les mêmes objectifs et de former un groupe de deux, trois ou grand maximum quatre personnes. Ce groupe sera votre groupe de sous-khôlles.
Toutefois, si vous n’avez pas la chance de trouver des gens de votre promo qui répondent à ces critères, demandez à une ou deux personnes proches de vous de jouer ce rôle de « camarade de cordée » et de vous accompagner jusqu’à la fin du concours. Cela vous permettra de passer les moments les plus difficile de l’externat.
Et un groupe de sous-khôlle pour ?
C’est bon ? Vous avez trouvé un petit groupe d’amis avec qui travailler. Vous vous êtes engagé à vous soutenir jusqu’au bout… Mais que faire en pratique ?
La première chose à faire est de créer un groupe de discussion commun. Un lieu privé où l’on peut partager ses questions, ses doutes, ses ras-le-bol, ses selfies « craquage »…
Ensuite, si votre groupe de sous-khôlle est motivé pour aller plus loin que le simple soutien psychologique : il est intéressant de prévoir une soirée dans la semaine pour se réunir. Surtout en sixième année où la vie sociale se fait rare et le rythme est intense. Pendant une à deux heures, on peut alors profiter d’une ambiance détendue pour poser ses questions et s’interroger sur son cours. L’idéal et que chacun des membres de la sous-khôlle prépare un item pour interroger les autres dessus. On peut aussi présenter des questions que l’on a inventé ou que l’on a trouvé intéressante… Cette réunion peut alors devenir un moment privilégié d’entraide bienveillante dans la semaine.
Pour s’assurer que le groupe fonctionne bien et reste efficace, il est astucieux de nommer un « responsable » de la sous-khôlle chaque semaine. Tel le premier de cordée en randonnée, il doit donner le rythme et s’assurer que les conversations ne dérivent pas trop.
Même si travailler à plusieurs n’est souvent pas aussi efficace que de travailler seul ; un groupe de sous-khôlle permet d’avoir, une fois par semaine, une bouffée d’oxygène frais, vital.
Merci à tous les randonneurs qui nous suivent et nous envoient des messages de remerciements, cela nous fait chaud au coeur.
Bon courage à tous pour ce mois de février.
Gabriel Hallali
Spéciale dédicace à ma cordée de D4 : Ivana, Pablo & Thalia.