Etape par étape, retrouvez ici le parcours de l’externe jusqu’aux ECNs

Dans la préparation du concours chaque année a ses particularités, ses objectifs et son rythme… Un alpiniste ne regarde pas directement le sommet du glacier dont il veut faire l’ascension. Il est impossible d’arriver en haut de l’Everest, du K2 ou même du Mont Blanc en une journée ! Il faut répartir l’ascension en étape, se reposer dans les refuges, s’habituer à l’altitude, au manque d’oxygène puis se lancer dans l’ascension finale et arriver au sommet.
Première étape: DFASM1 (4ème année) (voire la fin de la troisième année pour quelques facs)
Fini la vie tranquille et innocente du stagiaire hospitalier dont on trouve l’enthousiasme et le manque de connaissance médicale si adorable. L’étudiant en quatrième année reçoit un badge orange gravée à son nom, une blouse plus ou moins blanche et toutes les responsabilités qui vont avec. Stage le matin, cours l’après-midi, garde le soir et astreintes certains week-ends. Il faut trouver son rythme de marche et sa méthode de travail. Les objectifs principaux de ces années sont :
- apprendre à organiser son apprentissage (temps de travail par jour, rythmes, pauses, vacances)
- trouver sa méthode de travail : LA méthode absolue qui garantie l’accès au sommet n’existe pas, chacun doit donc trouver LA méthode qui lui convient le mieux. La métaphore de la randonnée en haute montagne est pertinente ici : pour la plupart des sommets il existe plusieurs voies d’accès. Selon les conditions météos et leurs expériences, les randonneurs choisissent. Il est intéressant de noter que la majorité du chemin se fait sur le même itinéraire ; seul quelques parties diffèrent réellement. Il en va de même pour la méthodologie de travail pour l’ECN. Chacun choisit sa voie selon ses préférences et son expériences et finalement, on retrouve de nombreux points communs dans les méthodes de ceux qui arrivent en tête de classement, ils passent à peu de chose près par les mêmes chemins…
- préparer ses supports pour la sixième année : il n’y a rien de plus frustrant de se retrouver tout près du sommet et de se rendre compte que l’on a oublié des cordes et des mousquetons dans sa voiture cela fait perdre du temps voire manquer l’ascension finale. Il est donc important de préparer l’ascension finale et faire en sorte que ce que l’on apprend en quatrième année soit facilement accessible et réutilisable lorsque l’on commence la sixième année. (Fiches, flashcards, résumés…)
- Comprendre, comprendre, comprendre et comprendre. La majorité du travail à fournir ne doit pas faire intervenir la mémorisation par coeur mais la compréhension des maladies, de la physiopathologie, des stratégies diagnostiques et thérapeutiques en particulier.

Premier refuge : les vacances entre la D2 et la D3…
Vacances indispensables et bien méritées, certes les stages hospitaliers continuent mais si l’on a validé tous les partiels il n’y a pas d’examens à la fin. C’est le moment de se reposer, prendre au moins trois semaines de vacances, partir si possible. Il ne faut quand même pas s’arrêter de travailler. La plupart des étudiants bien classés conseillent de refaire un tour des matières que l’on a étudié pendant l’année. Revoir ses supports de cours, revenir sur les items mal appris… Les deux dernières semaines peuvent aussi permettre de prendre de l’avance sur les matières du premier trimestre mais l’essentiel du travail doit avoir pour but d’affiner les connaissances de la quatrième année. Se sont les dernières vraies vacances avant longtemps, il faut en profiter et en sortir reposé.
Deuxième étape : DFASM2 (5ème année)

Année réputée pour être la plus difficile. Souvent la masse de cours à apprendre est plus importante et les modules sont difficiles à valider. Un petit passage à vide a lieu chez une majorité d’étudiant : remise en question de l’orientation, sensation d’être inutile, de ne pas avancer… Il faut savoir s’écouter prendre du temps pour soi et se relancer. C’est normal de ressentir cela à ce stade de la préparation. On retrouve la même sensation quand on marche longtemps en ligne droite dans un paysage monotone, cela donne une impression de ne pas avancer. Pour peu que l’on est l’impression d’être en retard par rapport aux autres et l’on n’a qu’une envie c’est de jeter son sac à dos et tout laisser tomber. Il ne faut pas tomber dans ce piège, chaque pas que l’on fait nous rapproche de l’arrivée.
Les objectifs de cette année sont :
- avoir fait en juin un tour complet des items du programme. Il est très souhaitable d’avoir aborder toutes les matières et d’avoir une idée des points les plus importants de chaque item. Même les “petites” matières comme la santé publique ou la MPR.
- préparer ses supports pour la sixième année
- garder comme objectif premier de comprendre ce que l’on apprend. Certaines matières nécessitent peu de compréhension et presque uniquement de l’apprentissage par cœur. Il semble important d’apprendre une première ces matières, même si l’on en oublie la plupart du temps une grande partie, cela prépare le cerveau à les réapprendre lors de la sixième année.
- tenter de réviser les cours de quatrième année, parfois on y arrive parfois pas…
Deuxième refuge : les vacances entre la D3 et la D4

Ces vacances n’ont de vacances que le nom. Dans un refuge on dort mal à cause de l’altitude et des voisins qui ronflent à côté, mais il faut dormir parce que la dernière ascension est difficile. Trois semaines de vacances à répartir sur les trois mois c’est optimal. Attention à ne pas manger une semaine de vacances juste après les partiels de fin de cinquième année. Il faut soit la prendre réellement : ne pas aller en stage et s’arrêter complètement de travailler, soit s’y mettre immédiatement.
Ces trois mois de vacances constituent le tournant de la préparation du concours. Quand on monte au dessus de 5000mètres, il faut un temps pour s’habituer à l’altitude et au manque d’oxygène, se reposer de la première ascension avant de partir pour la montée finale. Il y a de nombreux avis sur le rythme et les méthodes à adopter. Un objectif très pertinent est de faire une liste d’une centaine d’items fondamentaux (embolie pulmonaire, infections bronchopulmonaires, syndromes coronaires, AVC…) des pathologies les plus graves et les plus fréquentes et se fixer comme objectif de les maîtriser parfaitement. Il ne faut pas hésiter à faire toutes les questions isolées disponibles sur SIDES sur ce genre d’item et un maximum de dossiers progressifs.
Troisième étape : octobre à janvier de la D4

Le but est de faire un tour complet de révision de tous les items. Il commence à être très important de faire un planning de révision précis pour être sur de ne pas oublier une matière ou un chapitre. Si l’été s’est bien passé il est possible de faire une matière par semaine et de terminer son premier tour fin décembre pour les plus rapides à fin janvier, début février voire mi-mars.
Quatrième étape : vers le concours blanc national de mars

Le rythme s’accélère avec une première échéance très importante le concours blanc national de mars qui permet de se mesurer à presque 90% des étudiants de sa promo. Quoi que l’on en dise il donne, sauf accident, un bonne aperçu de son niveau à 500 places près. Même si les sujets étaient issus de la base SIDES en 2018, les analyses statistiques montrent un bon taux de corrélation entre les deux classements.
C’est le moment du “deuxième tour” où l’on commence à maîtriser l’ensemble du programme et cela permet de créer de nombreux ponts entre les différentes matières.
Il est malin de prévoir une semaine de vacances après ce concours blanc pour recharger les batteries.

Cinquième étape : l’ascension finale
Zone dangereuse. C’est l’un des moments les plus dur des trois années d’externat. Il ne faut rien lâcher, réviser encore et encore les savoirs fondamentaux. Il arrive même de devoir faire de l’anatomie à ce moment. C’est le moment d’optimiser au maximum son temps et ses entraînements. Il faut se concentrer sur les dossiers officiels issus des annales et des livres de cas des collèges des enseignants.

Dernière étape : les ECNs
Le moment le plus fort en émotion, trois journées épuisantes. Il faut donner le meilleur de soi-même et se préparer mentalement et physiquement à l’épreuve. Gestion du stress, concentration… La différence se fait presque autant sur le mental que sur les connaissances. Les deux dernières semaines de révision sont très intenses et il est souhaitable de les planifier minutieusement à l’avance.

Le corps met trois semaines à s’habituer à un changement de rythme de vie. Il faut se forcer pendant le dernier mois à travailler intensément sans pause entre 08h30 et 12h00 et entre 14h00 et 17h00 surtout si l’on a l’habitude de travailler en horaire décalée.
Une fois l’épreuve terminée c’est la liberté et l’euphorie. Cela vaut le coup.

Bon courage et bonne chance à tous !
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